La vie de vos ancêtres à portée de clic: décryptage d’une enquête. Le cas Sabine MOYNE

Depuis quelques mois, en vue d’une étude sociologique sur ma commune d’adoption, St Saturnin lès Avignon, entre 1850 et 1950, j’indexe méthodiquement les registres NMD (Naissances-Mariages-Décès) du village. Parfois, un acte retient mon attention et j’ai envie de creuser un peu plus. J’essaie alors de dessiner le destin d’une personne en particulier. Hors du réseau des généalogistes amateurs ou professionnels, on me dit souvent que les recherches généalogiques sont trop compliquées, entre autre par manque de temps ou d’envie, le manque de connaissances vis-à-vis des sources disponibles, de se déplacer aux archives etc. etc. Alors voici ce que l’on peut trouver du parcours d’un ancêtre, bien au chaud chez soi, accompagné d’un bon café lorsqu’on a la chance d’avoir un département qui a numérisé certaines archives.

Mon choix s’est porté sur Sabine MOYNE. Pourquoi cette femme? En indexant les registres, j’ai relevé un acte de décès d’un jeune soldat, Joseph Augustin ROLLAND, 24 ans, décédé à Phu Lang Thuong en juin 1885. Pas vraiment courant pour une commune du Sud de la France peuplée de cultivateurs bien ancrés sur leurs terres. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Quelques pages plus loin, voici le décès du père de ce soldat, un cultivateur de 53 ans. Bon, la vie n’était pas simple à l’époque mais un décès dans la cinquantaine, ce n’est pas très courant non plus. L’année suivante, nouveau drame pour la famille, décès d’un second fils à 23 ans. Je pense alors à la maman, toujours en vie au décès de ce fils. L’instinct maternel, l’intuition peut être… J’ai envie d’en savoir un peu plus sur elle. Dans cet article vous trouverez tout d’abord un « résumé » de la vie de Sabine. Vous trouverez ensuite le fil de mes recherches, pas toujours dans un ordre logique mais telles que je les ai entreprises.

Une nouvelle fois, je remercie les AD Vaucluse pour leur travail de numérisation.

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Mormoiron

Sabine MOYNE nait le 11 avril 1837 dans une grange d’habitation de Mormoiron (Vaucluse), quartier de la Briguière, entre vignes et forêts, au pied du Mont Ventoux. Fille d’André Philippe, cultivateur, et d’Élisabeth DENIER, tous deux âgés de 43 ans à sa naissance, elle sera la dernière enfant du couple. Sabine a 7 frères et sœurs dont 6 toujours en vie à sa naissance. Sa sœur ainée Marie Élisabeth épouse un cultivateur de Mormoiron et quitte la maison familiale quelques mois après la naissance de la petite fille (mai 1838). En 1849, un premier drame assombrit la vie de Sabine. Cette année-là, le choléra, après avoir remonté le Rhône depuis Marseille, atteint le village. Un pic de décès est noté en juillet et aout. Probablement affaiblie, Marie Paule, 20 ans, décède en septembre. Sa mère la suit dans la tombe un an après en octobre 1850. Nul doute que Marie Joséphine, fille ainée célibataire alors âgée de 30 ans, remplace sa mère auprès de ses deux plus jeunes sœurs. Le choléra fait de nouveau son apparition en 1854 et André Philippe y succombe en juin, laissant ses enfants orphelins. Sabine a alors 17 ans. Les quatre grands-parents sont décédés. La vie se réorganise très vite. Tandis que son frère reste à Mormoiron pour y fonder une famille, Marie Joséphine part vivre et travailler au Thor, commune vauclusienne située à 25 km de Mormoiron (un trajet de 5h à pied), qui recherche de la main-d’œuvre pour son industrie florissante de la garance. Nous pouvons penser qu’elle emmène avec elle ses trois jeunes sœurs. Marie Joséphine épouse dès novembre un cultivateur de St Saturnin lès Avignon, le village voisin, JEAN Xavier dit Itier. Ses sœurs restent domiciliées au Thor tout en venant régulièrement à St Saturnin. Sabine apparait pour la première fois sur les registres de cette ville le 29 octobre 1856, lorsqu’elle épousa Pierre Philippe ROLLAND, un jeune cultivateur de 24 ans. Mineure, un conseil de famille se tient pour donner son approbation auprès du juge de paix de Mormoiron (16 octobre 1856). Par la suite, Pauline y épouse également Sébastien REQUIN, cultivateur d’Entraigues, commune voisine, en janvier 1860. Cette dernière s’installe dans la famille de son nouvel époux. Leur dernière sœur, Marie Colette restera célibataire.

carte secteur

Mais revenons-en à Sabine. Après son mariage, le couple aura rapidement des enfants. Marie Léonie en 1857 puis Jean Joseph en 1859. Alors enceinte, Sabine connait sa première douleur de mère en perdant Jean Joseph âgé de 14 mois en septembre 1860. Un petit Joseph Augustin viendra au monde quelques mois plus tard (mars 1861), suivi de Xavier Léandre (1862), Étienne (1864) et de Julie Sophia (1866).  Cette naissance signera la fin d’une période heureuse. Les treize prochaines années verront s’enchainer les grossesses et les deuils. Pourtant Sabine est en pleine fleur de l’âge. De ses 31 à ses 43 ans, 6 enfants naitront et ne dépasseront pas l’âge de 2 ans. En parallèle, le destin continue à  s’acharner sur la famille. Ses deux sœurs décèdent en peu de temps. Pauline Véronique tout d’abord, en avril 1869. La petite fille de cette dernière sera recueilli par Marie Joséphine, restée sans enfant. C’est ensuite Marie Colette, célibataire, qui décède à St Saturnin en novembre 1870. Puis c’est au tour de Marie Léonie, sa fille ainée, de décéder à  l’âge de 23 ans en 1881. Le choléra entame de nouveau sa marche mortifère en Provence les années suivantes et frappe Julie Sophia en juillet 1884, 17 ans.  Sabine voit partir son fils ainé Joseph Augustin au service armé. Ce dernier est envoyé dans le corps expéditionnaire du Tonkin. Une épidémie de fièvre typhoïde sévit au sein de son unité et l’emporte loin des siens, en l’hôpital militaire de Phu Lang Thuong.  La nouvelle ne sera connue qu’en septembre. Peut-être en est-ce trop pour Pierre Philippe.  Perdre son fils ainé sur lequel il avait fondé ses espoirs  a eu raison de son cœur. Il décède quelques semaines plus tard le 4  novembre 1885. Ses deux autres fils, Xavier et Étienne seront exemptés de service. Étienne car son frère Joseph est encore au service lorsqu’il doit effectuer le sien en 1884. Concernant Xavier, aucune fiche matricule n’a été retrouvé le concernant, probablement car ce dernier a dû être exempté pour cause de faiblesse. Il décède d’ailleurs en aout 1886 à l’âge de 23 ans.

Ainsi en 1886, à 49 ans, Sabine contemple sa maisonnée triste et vide. De ses 12 enfants, seul Étienne a survécu. Le jeune homme de 21 ans, maçon, fait vivre sa mère. Cette dernière trouve également un peu de soutien et de compagnie avec sa sœur Marie Joséphine, domiciliée dans le centre du village, jusqu’au décès de cette dernière en 1900.

Étienne trouve ensuite un emploi dans l’usine d’Éguilles, fabrique de tôles légères située à Vedène, commune voisine. C’est dans cette commune qu’il fera la rencontre d’Émilie COUPARD.  Le jeune couple se marie  le 17 juin 1897 à Vedène. Après avoir vécu en la maison paternelle au début de leur union, le couple s’installe avec Sabine à Vedène, quartier de Cheval Blanc, près de la famille d’Émilie.

Sabine aura la joie d’avoir 3 petits-enfants: Marie Lucie Joséphine (née en 1898), André Jean Pierre (né en 1899 et décédé à 11 mois en 1900) et André Paul Marius (né en 1900). Autre « consolation », Étienne, alors âgé de 50 ans, ne participera pas à la Première Guerre Mondiale. Toutefois, son petit-fils André Paul Marius répétera le schéma de ses oncles. Engagé volontaire à 17 ans en aout 1918, ce dernier se plaît au sein de l’Armée et déclare vouloir continuer son service militaire après la fin des hostilités. Il sera nommé brigadier armurier au sein du 10e Régiment d’artillerie coloniale. Toutefois, sa fiche matricule indique son décès  le 9 janvier 1923 à Vedène, à l’âge de 23 ans, sans en mentionner la cause.  La vie épargnera à Sabine cette peine puisqu’elle décède dans cette commune le 10 juin 1920 à l’âge honorable de 83 ans.

 

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L’enquête

Ressources: un ordinateur, une connexion internet, un abonnement FILAE (ou un peu plus de patience), Gallica, des archives numérisées, et un logiciel type HEREDIS ou un compte Généanet

Voici les éléments dont je dispose au début de l’enquête: un couple, Sabine MOYNE et Pierre Philippe ROLLAND, leurs âges et deux de leurs fils, Joseph Augustin et Xavier Léandre avec leurs âges au décès.

Première étape: rechercher l’acte de mariage du couple avec Filae lorsqu’on a un abonnement ou bien par déduction, le fils Joseph Augustin étant né vers 1861 (recherches dans les tables décennales +/- 10ans avant maximum, soit entre 1851 et 1862).

Mariage du couple le 29 octobre 1856 à St Saturnin

–> Données recueillies: Date et lieu de naissance et de domicile des époux, identités des parents

Nous avons de la chance car le couple s’est marié dans la commune où sont nés les enfants. Autrement, il faut chercher les publications des bans, qui donnent le nom des communes de naissance des deux futurs et rechercher de préférence dans la commune de la future épouse.

Pour confirmer toutes ces données, je recherche les actes de naissance de chaque époux.

Quelques mots sur l’histoire de Pierre Philippe ROLLAND : sa mère meurt  lorsqu’il a 5 ans. Il a une sœur ainée, Augustine (1827). Son père se remarie en 1844 avec Marie Ursule PONS, originaire de Caromb. Mélanie (1847) et Théophile (1856-1857) naitront de cette nouvelle union. Augustine se marie avec Joseph BLOUVAC, un cultivateur du village en 1846 et aura une fille, Catherine (1848). En 1854, le choléra frappe le Vaucluse. La famille ROLLAND n’est pas épargnée puisque Augustine et Mélanie succomberont à la maladie en aout.

Nous avons du mal à nous représenter, à notre époque, quel a pu être le retentissement d’un tel fléau sur une famille. Ci-dessous, un schéma pour mesurer l’impact du choléra sur les proches du couple à travers ses quatre vagues successives

Impact Choléra

Deuxième étape: retrouver tous les enfants du couple.  Recherche dans les tables décennales les naissances et éventuels décès puis recherches des actes individuels.  En parallèle, je cherche la famille sur les recensements du village de 1856 à 1886 (2M 216).

Un moyen d’obtenir des renseignements complémentaires sur les garçons est de rechercher leurs fiches matricules.

  1. Joseph Augustin : classe 1881 matricule 1476 bureau d’Avignon R1162 / recherche sur l’épidémie de fièvre typhoïde ayant touché l’Armée française au Tonkin en 1885 sur Gallica
  2. Xavier Léandre: classe 1882, fiche matricule introuvable
  3. Étienne: classe 1884 matricule 245 bureau d’Avignon- Étienne est réformé en 1909. Il est donc décédé après cette date.

FRAD084_01R1162_1881_0007 Fiche Matricule

Troisième étape: rechercher les parents de Sabine et son éventuelle fratrie

Pour avoir une première idée du schéma familial de Sabine, je recherche sa famille dans le recensement de 1846 du village de Mormoiron (6M 168).

recensement Mormoiron 1846 a

recensement-mormoiron-1846-b.jpg

Je m’intéresse tout d’abord au premier prénom indiqué, Delphine, avec la précision « fille cadette » (sous-entendu qu’il y a une fille ainée?). Le recensement indique son âge, 25 ans en 1841. Il faut faire attention à l’âge indiqué sur les recensements, il n’est pas rare qu’il soit différent de quelques années, en plus ou en moins, de l’âge réel. Rien sur Filae, ni dans les TD de Mormoiron entre 1810 et 1820.  Il y a par contre un acte de naissance au nom de Marie Joséphine, avec les mêmes parents. Deux hypothèses: soit cette Marie Joséphine est décédée avant 1841, soit Delphine s’est transformé en Joséphine, ou encore c’est un « surnom » devenu prénom usuel.  Il me semble que j’ai déjà rencontré une Marie Joséphine MOYNE sur les registres de St Saturnin lès Avignon cette fois. En effet, suite à l’indexation des registres de cette commune, seules deux femmes ont porté ce nom sur la période donnée. Je retrouve les données enregistrées sur mon logiciel HEREDIS. Sur son acte de décès, le 14 février 1900, un des deux témoins est Étienne ROLLAND, neveu de la décédée. Marie Joséphine est donc bien la sœur de Sabine. Grâce à Filae, je retrouve rapidement 4 documents la concernant, 4 publications de bans dans deux communes différentes: Mormoiron et Le Thor. L’acte de mariage est rapidement retrouvé. Marie Joséphine a épousé un certain Xavier JEAN dit Itier à St Saturnin le 15 novembre 1854. « Itier JEAN » est également un des témoins au mariage de Sabine et Pierre Philippe, prénom ou surnom que j’avais pensé mal transcrire au départ. La Delphine du recensement est donc bien cette Marie Joséphine.

Concernant le reste de la fratrie, les actes de naissance sont facilement retrouvés dans les registres de Mormoiron. Leurs parcours sont par contre plus compliqués à retrouver.  Si on s’en tient au recensement, Sabine aurait eu 4 autres frères et sœurs: François Marc (1823), Marie Colette (1826), Marie Paule (1829) et Pauline Véronique (1833).  Le dépouillement des actes m’indique qu’un frère supplémentaire, Marc Barthélemy (1819-1819) est né et décédé avant la naissance de Sabine.

tableau de bord Recensements fratrie

Après une rapide recherche sur FILAE, nous apprenons que Colette est décédée célibataire à St Saturnin en 1870 à l’âge de 46 ans, et que Pauline Véronique s’est mariée à St Saturnin en janvier 1860 avec Sébastien REQUIN. Ne trouvant rien d’autre, notamment sur leurs décès et d’éventuels mariages ou remariages, je me tourne vers une source trop peu utilisée: les tables de successions et absences.  C’est en effet un des moyens pour retrouver un décès hors période de l’état civil numérisé (arrêt en 1912 en général pour les AD de Vaucluse et 1923 pour les tables décennales) est de chercher dans les répertoires des successions et absences (qui sont numérisées jusqu’en 1923 en Vaucluse). Ces tables sont dressées par l’enregistrement du bureau correspondant au lieu de décès de la personne recherchée, et sont classées par ordre alphabétique. Plusieurs bureaux existent en Vaucluse. Par exemple, pour un décès à Mormoiron, il faut se tourner vers le bureau de Mormoiron, pour un décès à St Saturnin, vers le bureau de l’Isle sur la Sorgue et pour un décès à Vedène, vers le bureau d’Avignon, etc. etc.  Ces tables nous renseignent sur la profession, l’âge, la date et le lieu du décès,  le statut marital, et les héritiers s’il y en a.

2 exemples:

François Marc : renseignement apporté: date du décès / Bureau de Mormoiron, AD Vaucluse, 19 Q 7834, 1895-1912

Table succ et absences Mormoiron 1895-1912 François Marc

Marie Colette: bureau de l’Isle sur la Sorgue,  AD Vaucluse,  19Q6904, 1867-1872

Marie Colette

Grande découverte grâce à ce document: Sabine a une sœur ainée, Marie Élisabeth, née en 1816, qui a épousé Hyppolite Joseph CARITOUX en mai 1838. Ensemble ils auront 6 enfants (d’où le terme de fille cadette pour « Delphine » sur le recensement vu plus haut).

Grâce à aux indices découverts sur la fiche de Marie Colette, et un peu plus loin dans mes recherches, je remarque dans le recensement de 1872 de St Saturnin que Marie Joséphine, sans enfant, vit avec son mari et sa nièce REQUIN Delphine, âgée de 10 ans. Par déduction, je recherche donc une naissance à ce nom à Entraigues dans les années 1862. BINGO. Grâce à FILAE, je poursuis mes recherches et je trouve son mariage en 1899 à Avignon avec BERINGUIER Louis. On y apprend que la jeune femme est cuisinière, et plus important concernant notre volonté de raconter l’histoire de Sabine, que sa mère Pauline Véronique est décédée à Calvisson (Gard) le 29 avril 1869.  En recherchant le parcours de ces deux enfants, et au fil des sources disponibles (recensements, mariages) nous pouvons dire que Delphine a été placé chez sa tante Marie Joséphine enfant, et que leur père a un domicile inconnu en 1888 lors du mariage de Joseph. Aucune trace de Joseph entre le décès de sa mère et son mariage.  Les liens entre cousins restent forts puisque Étienne est témoin lors de ce mariage. Joseph  décède à l’âge de 28 ans le 23 septembre 1889 à Monteux.

Le frère de Sabine, François Marc perd sa fille unique prématurément. En effet, veuve, Delphine décèdera à l’âge de 43 ans en 1904 à Marseille

Quatrième étape: la vie de Sabine et d’Étienne après le décès de Pierre Philippe.

Au décès de Pierre Philippe, Sabine et son fils Étienne restent dans la maison familiale. Je ne trouve pas d’actes de décès concernant Sabine sur la période numérisée, ni d’acte de mariage ou de décès concernant son fils Étienne (notamment pas de mariage en mention marginale sur son acte de naissance) sur la commune de St Saturnin.  Je me tourne alors de nouveau vers les tables de successions et absences du bureau de l’Isle sur la Sorgue au cas où, par manque d’attention, son décès m’aurait échappé dans les registres de St Saturnin lès Avignon, ou si elle est retournée vivre au Thor, (dépendant du bureau de l’Isle aussi). Rien. J’imagine alors qu’Étienne s’est marié et qu’il a installé sa mère dans son nouveau foyer. Statistiquement, bon nombre de jeunes hommes ou de jeunes femmes de St Saturnin, lorsqu’ils n’épousent pas une personne du village, se marient avec des Vedénais, commune voisine. Vedène est rattachée au bureau d’Avignon. J’entreprends donc des recherches dans les registres d’enregistrement de cette localité. Manque de chance, les numérisations s’arrêtent en avril 1908. Il ne me reste donc qu’à croiser les doigts et à espérer que Sabine est décédée avant 1923. Je me lance dans les tables décennales de Vedène. Jackpot! Je trouve l’acte de décès de Sabine en date du 10 juin 1920. J’en profite pour chercher un éventuel mariage d’Étienne, rapidement trouvé grâce aux TD: 19 juin 1897, avec Émilie COUPARD. Sabine ne signe pas sur l’acte de mariage de son fils. Nous apprenons que ce dernier exerce la profession de maçon.

Petit mystère: malgré de multiples vérifications, Sabine et Étienne ne sont pas présents sur le recensement de St Saturnin en 1896. Par contre, la présence du jeune couple et de Sabine sur le recensement du village en  1901 est confirmée. Étienne, sa famille et Sabine ont dû s’installer à Vedène après la naissance de leur troisième enfant puisqu’ils sont tous domiciliés au quartier de Cheval Blanc à Vedène en 1906.

quartier cheval blanc - Vedene

Cinquième étape: la descendance d’Étienne. Pour la retrouver, je me penche dans les registres NMD de St Saturnin et de Vedène.

3 enfants naissent du couple

  • Marie Lucie Joséphine, née en 1898 à St Saturnin. Aucune trace d’un mariage, même à un âge « avancé ». J’imagine donc qu’elle est morte célibataire. Si tel est le cas, la lignée de Sabine se serait éteinte avec elle.
  • André Jean Pierre, né en juillet 1899 et décédé en juin 1900 à St Saturnin
  • André Paul Marius, né en novembre 1900 et décédé en janvier 1923. Grâce au Grand Mémorial, la découverte de sa fiche matricule est rapide. Classe 1919 matricule 1198 Bureau d’Avignon

ROLLAND André

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Voilà pour une rapide enquête sur Sabine MOYNE, une parfaite inconnue réalisée sans bouger de chez moi, grâce aux efforts de numérisation des AD de Vaucluse. De nombreux autres aspects seraient à découvrir ou à approfondir en se rendant physiquement aux Archives départementales, comme le compte rendu du conseil de famille lors de son mariage, la recherche d’éventuels achats ou ventes immobilières, un éventuel testament et le compte rendu des différentes successions.

J’espère que ce long article prouvera aux néophytes que rien n’est impossible en généalogie et surtout que cela vous donnera envie de suivre la trace de vos ancêtres. Lancez-vous! Peut-être vais-je vous transmettre le virus…

tableau de bord des recherches

13 commentaires

  1. J’aime la manière dont tu expliques, commentes et illustres. C’est clair, détaillé et on ressent ton approche méthodique de la question. Tes connaissances générales de ta région tant sur l’histoire que la géographie apportent beaucoup à ton texte et permettent d’avoir une bonne idée du contexte.

    Pauvre femme. Elle en a vu des drames. 😥

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  2. Belle enquête, bien racontée et très didactique. Tiens petite question comme ca, dans la descendance de l’aînée du couple Moyne/Denier ca ne mènerait pas Eric Caritoux né en 1960 à Carpentras par hasard? Encore bravo

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  3. Une belle démonstration que l’on peut reconstituer le (malheureux) destin de femmes et d’hommes grâce aux ressources en ligne. Merci de nous avoir fait partager ces recherches et surtout la méthode de travail. Nul doute que cela pourra intéresser celles et ceux qui hésitent encore !

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